Alain Lanty, ancien pianiste de l’idole des jeunes
- Hosam Eddine Boudarraja
- 28 janv. 2020
- 2 min de lecture
Jouer à ses côtés représentait-il un challenge ?
Le musicien n’aime pas être dans la lumière, mais être aux côtés de Johnny, ça dépassait la musique. L’accompagner, c’était entrer dans l’histoire de la musique !
Parlez-nous du chanteur ?
C’était un interprète extraordinaire, avec un répertoire de chansons qui nous a bercés toute notre jeunesse.
Paradoxalement, Johnny était aussi un homme très discret, à l’écoute, prévenant, bienveillant avec toute son équipe (allant parfois jusqu’à 180 personnes). Il aimait connaître nos passions, ce que l’on vivait. Je parlais avec lui de littérature, de cinéma, de peintures. Ces liens créés dans la vie, ont été des liens indispensables sur scène, avec ce besoin d’avoir un groupe solidaire.
Quelles étaient ses exigences ?
Aucune. Mais par rapport à ce que Johnny représentait, on se devait d’être à la hauteur. Il aimait tellement son public qu’on lui devait ça. Côté chorégraphie, on faisait ce qu’on voulait, sans jamais passer devant lui. Musicalement, on pouvait aussi avoir certaines libertés, tout en étant structuré, sans jamais le déstabiliser. Mais oui, parfois, il y avait de l’impro, comme lui, le faisait.
Quels souvenirs gardez-vous ?
J’ai accompagné beaucoup de chanteurs, avec qui j’ai choisi de jouer. Avec Johnny, il y a vraiment eu une dimension supplémentaire. J’ai en mémoire ce difficile souvenir. Après les attentats du Bataclan, nous jouions en Belgique. Johnny a pris la parole et s’est mis à pleurer. Derrière, nous étions tous en larmes. Malgré cette force, ce côté indestructible rock, il avait craqué. Et cela, ça m’a brisé de l’intérieur. J’entendrais toujours sa voix chevrotante à l’annonce de ces quelques phrases, d’une parfaite justesse vis-à-vis des victimes.
Vous êtes actuellement aux côtés de Marc Lavoine, c’est aussi une belle histoire entre vous ?
Nous sommes amis depuis trente ans. J’essaie toujours d’être libre pour lui. Je fais actuellement la promotion, puis j’entamerai la tournée de son nouvel album Je reviens à toi.
Quels sont vos projets aujourd’hui ?
J’aimerais travailler avec Alain Souchon. Continuer d’écrire des chansons, et toujours cette envie de me replonger dans l’écriture de musiques de films.
Alain Lanty, ancien pianiste de l’idole des jeunesLe Croisic
Comentários